Percevons-nous les désirs de notre coeur comme des cris ou des murmures?
Si je regarde comment j’ai agi tout au long de ma vie, je pourrais vous dire que les désirs de mon cœur arrivaient à mon cerveau comme une sorte de cri insistant qui n’arrêtait pas tant et aussi longtemps que je n’avais pas eu ce que je voulais.
Lorsque cela m’arrivait, c’était comme si mon cerveau devenait possédé. Je pensais uniquement à cette chose et j’imaginais n’importe quel stratagème pour l’avoir le plus rapidement possible. Tous les moyens étaient bons. J’étais prêt à harceler les autres, à leur mentir, à les manipuler, à leur faire des promesses, à emprunter de l’argent et même, parfois, lorsque j’étais plus jeune, à voler pour l’avoir.
C’était vraiment désagréable pour tous ceux qui subissaient ma pression et mes sautes d’humeur. J’étais loin de les respecter en pensant me respecter. Pour couronner le tout, lorsque je n’arrivais pas à obtenir ce que je voulais, je leur faisais une crise ou je les boudais en pensant détruire leurs dernières défenses de cette manière. C’est pour cela qu’avec des personnes comme moi, la seule manière de les calmer est malheureusement de crier plus fort qu’eux…
Pour ma conjointe, c’était tout le contraire. Les désirs de son cœur lui arrivaient comme une sorte de murmure, ce qui faisait en sorte que son cerveau les prenait davantage pour des suggestions que pour des désirs réels.
Étant donné qu’elle n’était pratiquement jamais attentive aux désirs de son cœur, elle ignorait ce qu’elle aimait et ce qu’elle voulait vraiment. Mais son cerveau avait tout de même besoin d’agir durant la journée, alors ma conjointe était à l’affût des désirs des autres pour remplacer les siens.
C’est un peu comme si elle avançait à tâtons dans la vie, sans jamais savoir si ce qu’elle faisait lui permettrait d’améliorer son quotidien, puisqu’elle était trop occupée à se servir des désirs des autres pour combler le vide laissé par le mutisme de son cœur.
Elle était souvent déçue par la tournure des événements. Elle croyait sincèrement faire pour le mieux, mais se retrouvait souvent avec le pire. Et même si elle faisait tout pour contribuer aux désirs de ceux qui l’entouraient, elle était souvent la première à se faire dire qu’elle n’était pas correcte ou qu’elle n’en faisait jamais assez…
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